10 sept. 2009

Le Chant d'Orphéa

Le Chant d'Orphéa => Voici le fichier pdf comme la fois précédente. Seulement cette fois ci, je vous conseille vivement de lire ce poème via le fichier pdf car la mise en page est totalement différente et a son importance.

Le Chant d'Orphéa


. . Modulant tour à tour leurs longues et langoureuses plaintes sur la lyre d'Orphéa(1), nombre de poètes, hagards admirateurs, se sont perdus dans les méandres du regard mélancolique de la muse.
. . Avançant comme dans le brouillard, tous ont espéré la voir pour, ne serait-ce que quelques secondes, pouvoir se nourrir de sa beauté et raviver ainsi la source d'inspiration de leur esprit asséché et impuissant.
. . Violant la précieuse intimité de cette fabuleuse joueuse de lyre, tous ont frappé à sa porte et foulé de leurs pieds maladroits le sol sacré de sa chambre. Tous ont vivement pris entre leurs doigts avides ses longues et gracieuses mains s'empressant de les couvrir baisers acides. Elle, impassible, repoussait toujours d'un geste désinvolte le poète mais écoutait ses malheurs et ses mésaventures.

. . Chaque fois, elle se tenait là, attentive, et entendait patiemment la vitale requête du poète désespéré
. . Chaque fois, se nourrissant de ses pleurs suppliants, elle maniait sa lyre gracieusement.
L'instrument, commandé par les rêves d'Orphéa, émettait un son clair et limpide harmonieusement guidé par la voix cristalline de sa maîtresse, créature mystérieuse et sensuelle.
. . Ranimé par ce chant divin, le poète s'en allait alors à vive allure, sa plume à la main et des feuillets emplis de poésie dans l'autre, oubliant sa bienfaitrice et ses soins attentionnés.
. . Orphéa, blessée d'être ainsi délaissée, s'offusquait après cet égoïste partit sans même un regard ou une parole envers elle.
. . Mais quand il revint la prier de l'aider, elle l'aida...
. . Et quand, plus tard, il parut de nouveau, elle fut là pour lui...

. . Telle est Orphéa généreuse en apparence, nécessitant pour nourrir ses chants si beaux et envoutants, des malheurs du poète et enrichissant ses mélodies, si justes et profondes, de son impuissance.


Nicolas.

(1) Référence au poème "El Desdichado" de Gérard de Nerval

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